Marie a l’énergie d’organiser des rencontres, de lancer à la cantonnade « Qui voudrait venir voir Les crapauds fous au Splendid ce soir ? » et de réunir ses familiers à elle. Il y avait Pauline, sa soeur, graphiste chez Bayard, sensible et élégante, celle qui un soir de théâtre, 1 mois après avoir démarré Scaleway m’avait dit me voyant paniquée et en larmes  » le début c’est toujours difficile, tiens bon », chère à mon cœur.Il y avait Marguerite, prospectiviste de son état, grande amoureuse et bon public.Et puis Anne-Claire. Cousine d’une amie d’enfance, une grande brune, aux yeux de chat, passant avec volubilité de ses expériences de nuit à la belle étoile dans la neige au documentaire Les Justes de Marek Halter, une nana agaçante donc qui t’aurait foudroyé.Enfin Gricha, comédien d’impro, sûr de lui et de son bon goût, récente conquête d’Anne-Claire, qui à l’instar de beaucoup d’amis hommes de Marie ne suscite en moi aucune sympathie. Un crapaud fou c’est le nom donné à des marginaux capables de défricher d’autres chemins. C’est l’analogie choisie par l’auteure pour parler d’une histoire vraie qui s’est déroulée en Pologne pendant la 2nde Guerre mondiale. Deux amis médecins ont eu l’idée d’innoculer le vaccin contre le typhus aux juifs et autres villageois pour obtenir des analyses sanguines avec résultats positifs à cette maladie contagieuse..et pouvoir déclarer le village en quarantaine et éloigner les nazis. Raconté par l’un des deux médecins 40 ans plus tard, la mise en scène joue sur des flash back avec des panneaux virevoltants pour laisser place au cabinet du médecin,à la rue, à un bar,à une gare… Dans la veine d’un Alexis Michalik, avec des acteurs pouvant passer du rôle d’idiot du village à Hitler faisant acte de contrition dans un rêve halluciné  » Oui bon on s’est foirés, parfois on s’emballe, on s’emballe.. »Après le spectacle, en me baladant dans les rues, je suis tombée sur ce fronton qui m’a semblé être un joli clin d’oeil à cette comédie de boulevard.